Renforcer le dispositif 1000 premiers jours, le compléter d’un dispositif équivalent pour l’adolescence et d’un projet d’ensemble pour toutes les familles, quel que soit l’âge des enfants.
Près de 5 parents sur 10 expriment un sentiment d’isolement face aux interrogations qui concernent l’arrivée de leur enfant, les soins nécessaires, son éducation, etc. En outre, sur des interrogations difficiles comme l’impression d’être isolés, dépassés ou que leur enfant ne grandit pas comme il devrait, les parents ne savent pas vers qui se tourner.
Si des « aides à la parentalité » existent (Réseaux d’Ecoute, d’Appui et d’Aide à la Parentalité (REAAP) ; Lieux d’Accueil Enfants-Parents (LAEP) ; Contrats locaux d’Accompagnement à la Scolarité (CLAS)…), elles ne touchent qu’une partie infime des familles, les « Points info famille » étant même en déshérence. De fait, elles sont disparates, restent largement inconnues des familles et sont donc inefficaces.
Un autre problème majeur est le réflexe systématique de l’Etat de ne pas travailler AVEC les familles, mais À LEUR PLACE.
En septembre 2021, le projet « 1000 premiers jours » a été lancé par le secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles. Consacré aux tout-petits jusqu’à leurs 2 ans révolus, outre l’allongement de la durée du congé de paternité, il consiste en un portail internet, une application et la diffusion de messages de santé publique, auxquels s’ajoutent la généralisation de l’entretien prénatal précoce au 4e mois de grossesse – qui permet de repérer des situations à risques – et des engagements de renforcement des moyens des maternités et des centres de protection maternelle et infantile (PMI), notamment pour multiplier les visites à domicile en postnatal.
Dans l’esprit, ce projet des 1000 premiers jours a pour premier et grand intérêt de laisser leur place aux parents, tout en assurant une veille active. Mais concrètement, ces prémices encourageantes n’ont encore abouti… qu’à un site internet et une application de conseils alimentaires, d’hygiène et de sécurité.
Ce dispositif demande à être considérablement renforcé, avec la mise en œuvre réelle de ce qui a été annoncé et avec une nette augmentation des moyens et des formations prévues.
Un dispositif équivalent est nécessaire pour la période de l’adolescence, souvent délicate, voire compliquée, pour les jeunes et leurs parents, d’autant plus que plus les enfants avancent en âge, plus la proportion de ceux dont les parents sont séparés ou divorcés est importante.
La création, en outre, d’un vrai portail internet, traitant de l’ensemble des problématiques et des propositions pour les familles, quel que soit l’âge de leur(s) enfant(s), est incontournable.
Supprimer les conditions de ressources de la prime de naissance et de la prime d’adoption
Toute la société a besoin que les familles investissent (temps, énergie, moyens…) dans l’accueil et l’éducation des enfants. C’est pourquoi la politique familiale est une politique de solidarité horizontale.
Depuis des années, et en particulier avec François Hollande et Emmanuel Macron, les moyens de la branche famille de la sécurité sociale excluent de plus en plus la plupart des familles. Confondant politique familiale et politique sociale, cette évolution a les résultats que l’on sait : la chute de la natalité. La prime de naissance ou d’adoption, comme d’autres allocations, doit être versée à toutes les familles.
Le cas échéant, tenir compte du nombre de personnes à charge pour le calcul de la taxe sur les déchets ménagers suivant le poids
La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) est calculée sur la base de la moitié de la valeur locative cadastrale du logement. Les ménages avec enfant(s) ont besoin de surface plus grande que les ménages sans enfant : cela s’impose à eux. Or cela implique des frais nettement supérieurs en termes de logements et de taxes y afférant.
Tenir compte du nombre de personnes à charge est une mesure de solidarité à leur égard.
Libérer les logements sociaux occupés par des retraités qui, par ailleurs, sont propriétaires d’une résidence secondaire.
Créer des territoires d’installations prioritaires pour les familles (TIPF), sur la base de la carte des communes dont la natalité est inférieure de 0,2 point ou plus à la moyenne nationale, bénéficiant de :
Rallonger la durée de la carte Famille nombreuse jusqu’au départ de l’enfant du foyer fiscal des parents (= tant qu’ils sont à la charge des parents)
La carte de Famille nombreuse, composante de la politique familiale française, ne correspond plus aux modes de vie actuels des jeunes et des familles. Elle doit perdurer tant que l’enfant reste à la charge de ses parents, soit 26 ans au plus tard fiscalement et ce, avec le maintien correspondant de la réduction pour les autres membres de la famille.
En centre-ville, créer l’obligation d’un quota de places de stationnement « famille »
Les besoins sont plus nombreux et les déplacements sont plus compliqués, pour les femmes enceintes et les familles, en particulier avec de jeunes enfants et pour les familles nombreuses. Les transports en commun sont en outre peu adaptés et ne peuvent pas l’être complètement (temps d’attente, passages d’entrée et sortie, affluence, hygiène…).
Faciliter la vie quotidienne des familles passe par un quota de places de stationnement « famille » dans les centres-villes (comme le font les grandes surfaces).
Tenir compte du nombre d’enfants à charge pour la vignette Crit’Air
La vignette Crit’Air est obligatoire pour circuler dans les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) instaurées par les collectivités ou pour circuler lorsque le préfet instaure la circulation différenciée lors des épisodes de pollution.
Le niveau de vie plus faible des ménages avec enfant(s) par rapport aux ménages sans enfant rend plus difficile pour les premiers l’acquisition de véhicule à la fois suffisamment grand pour assurer la sécurité de chaque enfant et faiblement polluant, donc récent. En même temps, les familles avec de jeunes enfants ou les familles nombreuses ont un besoin accru de leur véhicule, y compris en ville (les transports en commun ne sont pas adaptés pour elles).
En conséquence, abaisser les niveaux de critères pour le classement du véhicule des familles avec 3 enfants ou plus.